Dans le diptyque fondateur qu’Henri Storck a consacré à sa ville natale, alors qu’Images d’Ostende était une immersion dans les éléments marins, Trains de plaisir s’attache à l’élément humain. La plage et les baigneurs, attitudes et gestes.
« Les trains de plaisir, ce sont ces plages d’été qui rassemblent des masses de vacanciers. Faune 1930, hétéroclite et pittoresque, désuète et éternelle, où se côtoient hommes et femmes vêtus de noir ou de ces costumes de bains rayés qui évoquent le « style » bagnard, groupes posant pour la photo de famille, visiteurs du dimanche aux jupes et pantalons adroitement ou grossièrement retroussés (allant de pair, chez les messieurs, avec le digne port du canotier), enfants isolés ou en bande, dormeurs solitaires ou agglutinés. Tout ceci constitue un ensemble de scènes prises sur le vif qui témoignent d’un sens aigu de l’observation narquoise et qui ne sont pas sans évoquer la cocasserie de tableaux de James Ensor qui lui aussi, faut-il le dire, fut inspiré par les foules d’Ostende. On notera encore que, loin d’avoir perdu de son humour, ce très court métrage a gagné avec le temps une acidité supplémentaire qui s’ajoute à l’intérêt rétrospectif du document d’époque. »
Jacques Polet1
« Oh! … pépères, mémères, cachalots belges, pipelets, podâgres et boufres, Storck vous immortalisa dans un film solaire. »
Michel de Ghelderode2