Leïla and Damien are deeply in love. Despite his bipolarity, he tries to pursue his life with her, knowing that he may never be able to offer her what she desires.
« Vous êtes trop gris, j’ai besoin de couleurs ».
Damien
« À l’origine, le scénario s’inspirait de ce que j’ai vécu avec mon père, maniacodépressif. Il voulait être photographe, il l’a été un temps, sans réaliser vraiment ses rêves. Il m’en est resté une très grande admiration pour les portraitistes surtout, et dès le début j’ai pensé notamment aux travaux de Julien Magre, en espérant pouvoir retrouver au moins un peu de cette simplicité extraordinaire. Mon père s’était juré, il le répétait sans cesse, de “ne jamais faire de mariage”, il voulait vivre de la photo sans en passer par là. C’est ainsi qu’il s’est mis à photographier des tableaux. Les artistes venaient déposer leurs œuvres, mon père les installait, les éclairait, les photographiait. J’ai vécu au milieu de tout ça, dans un rapport direct avec la peinture, la lumière, le cadre, la photo. De là m’est venue une immense admiration pour les peintres, qui plus tard s’est cristallisée sur le travail et la personne de Piet Raemdonck. Toujours est-il que jusqu’à la veille de la préparation, le personnage était un photographe. Et puis, Damien est arrivé. Il avait fait les Beaux-Arts, il a été l’assistant de la peintre bruxelloise Marthe Wéry, nous nous sommes dit que nous devions nous servir de tout cela. C’est ainsi que, de photographe, le personnage est devenu peintre. »
Joachim Lafosse1
« Damien (Damien Bonnard, l’acteur gardant donc son prénom) regarde droit dans les yeux son galeriste : « Je vais peindre le déménagement, je vais peindre quarante toiles, je vais vendre quarante toiles. » Ce déménagement est bien réel mais tient aussi du voyage vers le lieu mental de la psychose et le film avance dans des plans serrés au sein du maelström des symptômes qui s’accumulent. Le peintre fixe sa toile bleue, s’approche, accentue vers le marine, puis ouvre l’espace d’une énorme tâche noire. Elle s’agrandit comme des pupilles sur une angoisse. »
Arnaud Jamin2
“He’s not merely pantomiming the act of creation, the way actors so often do (with the camera coyly hiding behind the canvas) but participating in it, as DP Jean-François Hensgens pushes deep into his personal space with the intimacy of an unsimulated art-house sex scene. Damien’s studio and style were both modeled after Belgian visual artist Piet Raemdonck, with whom Bonnard collaborated to produce several large tableaux - a sign of the actor’s commitment as well as his unique background: Bonnard studied fine art during an earlier chapter of his life, which convinced Lafosse to alter his original intention of making Damien a photographer so that the role might benefit from such useful “preparation.””
Peter Debruge3