High Life

High Life

Moving back and forth through time, High Life's action unfolds aboard a shoebox-like spaceship where death row prisoners are futilely transported across the universe in search of a new energy source and subjected to secretive fertility experiments by a fluid-obsessed scientist.

 

“It would be a handy phrase to describe one of those elusive films that don’t quite congeal in ways that make stable sense: you could say such a film was ‘like Claire Denis in space.’ And now, that’s what we’ve got: Claire Denis in space. High Life is Denis’s science fiction film – although it’s no more strictly an exercise in that genre than her Trouble Every Day was regular horror, her Bastards a by-the-book thriller, or Beau Travail a docudrama about the pressures of life in the modern Foreign Legion.”

Jonathan Romney1

 

“Denis’s much talked-about High Life, an unclassifiable science-fiction anti-saga that marks her English-language debut, was like a personalized invitation to visit a filmmaker’s extremely idiosyncratic headspace. And talk about tactile: the surfaces, textures, and objects of Denis’s film are what initially register most, along with a sense of constant and extreme destabilization. After one viewing, I can’t presume to speak as an expert on this fragmentary, ellipsis-laden journey into the far reaches of inner and outer space, but, like many who were at once repelled and enraptured by it, I am fairly sure I will be engaging and wrestling with it for years to come.”

Michael Koresky2

 

« Ainsi la terreur dans High Life ne sera pas d’être confronté sous la forme d’un extraterrestre, mais de faire face à ce que non-dit dont le spectateur devient conscient en apprenant que Monte et Willow sont les seuls survivants d’une mission spatiale et que jamais ils ne reverront la terre : cette petite fille deviendra une femme et découvrira que son père est un homme. Cet indicible-là est au moins aussi immense que le silence assourdissant qui se fait quand la porte s’ouvre sur la vastitude du cosmos. »

Nicholas Elliott3

 

Jean-Sébastien Chauvin et Stéphane Delorme : Vous aviez High Life en tête depuis pas mal d’années.

Claire Denis : Oui, ça remonte à l’époque où je faisais la promotion de Trouble Every Day avec Vincent Gallo aux Etats-Unis. Je ne sais plus pourquoi, je lui ai dit qu’il ne serait bien que seul au monde. Enfin, tout seul, c’était un peu rude quand même. Alors j’ai pensé qu’il pourrait être accompagné d’une petite fille dont il ferait la femme idéale. Cette idée était une boutade mais avec le temps, elle est devenue plus sombre. Je me suis alors demandé pourquoi on risquerait d’envoyer des gens à la mort dans l’espace, sinon justement parce qu’ils sont déjà condamnés et accepteraient d’échanger le couloir de la mort contre une expérience. Faire un film en anglais n’était pas l’enjeu – c’est une des deux langues de l’espace, il fallait un pays qui pratique encore la peine de mort en qui redoute le coût de l’entretien des prisonniers. L’enjeu, c’était ma propre croyance, comme si j’étais usée comme une allumette déjà utilisée.

Jean-Sébastien Chauvin et Stéphane Delorme en conversation avec Claire Denis4

  • 1Jonathan Romney, “Film of the Week: High Life,” Film Comment, 28 September 2018.
  • 2Michael Koresky, “Festivals: Toronto 2018,” Film Comment, 13 September 2018.
  • 3Nicholas Elliott, « High Life de Claire Denis. S’envoyer en l’air, » Cahiers du Cinéma, 749 (2018).
  • 4 Jean-Sébastien Chauvin et Stéphane Delorme, « Tabou. Entretien avec Claire Denis, » Cahiers du Cinéma, 749 (2018).
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