A senator returns to a Western town for the funeral of an old friend and tells the story of his origins.
EN
“Just a couple of minutes after Ransom Stoddard has actually arrived in the West, the projection of The Man Who Shot Liberty Valance strikes us with euphoria: we are fifteen years old, this joyful age when one is a connoisseur of westerns without knowing it. I can see from here the reaction of a Jean-Pierre Léaud coming out of the cinema, in a Truffaut film, and I can hear him simply say : ‘Terrific!’ I imagine the young Africans from Jean Rouch’s films feverishly mimicking John Wayne, James Stewart and Lee Marvin in the suburbs of Abidjan. I also imagine, why not, the delighted faces of the spectators in a cinema on the outskirts of Moscow. In short, it seems to me unthinkable that the pleasure taken in a film like this would not be universal. It lies in its very nature to be universal. What Jean George Auriol said about American cinema most emphatically comes to mind then: ‘… one of the rare gifts, finally, our civilization still has to offer us.’”
Claude-Jean Philippe1
- 1Claude-Jean Philippe, « L’Amérique par excellence (L’Homme qui tua Liberty Valance) », Cahiers du cinéma 137 (1962): 40.
FR
« Au bout de quelques minutes, au moment où Ransom Stoddard est vraiment arrivé dans l’Ouest, la projection de The Man Who Shot Liberty Valance nous frappe d’euphorie et nous avons quinze ans, cet âge heureux où l’on est connaisseur en westerns sans le savoir. Je vois d’ici la réaction d’un Jean-Pierre Léaud sortant du cinéma, et d’un film de Truffaut, et je l’entends dire simplement : « Terrible ! » J’imagine les jeunes Africains de Jean Rouch mimant fiévreusement dans les faubourgs d’Abidjan John Wayne, James Stewart et Lee Marvin. J’imagine aussi, pourquoi pas, la face réjouie des spectateurs dans un cinéma de la banlieue moscovite. Bref, il m’est impossible de penser que le plaisir pris à un tel film n’est pas universel. Il entre dans sa nature même d’être universel. Les paroles de Jean George Auriol à propos du cinéma américain me reviennent alors avec insistance : « ...un des rares cadeaux enfin que notre civilisation peut encore nous faire. » »
Claude-Jean Philippe1
- 1Claude-Jean Philippe, « L’Amérique par excellence (L’Homme qui tua Liberty Valance) », Cahiers du cinéma 137 (1962): 40.