In his one-minute film, Jean-Marie Straub presents a photograph of a young man – before a violent incident, unharmed – and accompanies it with the narration of a text by Jean-Jacques Rousseau.
EN
“A stirring breeze – Joachim, off-center, eyes alert and intact. A blood red field – Rousseau decrying the civilized, "prudent" man's turning a blind eye to the cries in the street – Lichen and stone and insects – Straub's condemnation of the violence of Capital – A car honks... the world in a frame.
It should be said that this work might not have come into existence were it not for the efforts of Nicole Brenez and Nathalie Hubert who spurred the "Outrage et Rébellion" initiative of which this is a contribution. That this particular initiative did come into existence at this specific time was triggered by French gendarmes violently descending upon a small and peaceful demonstration (in the form of a large outdoor banquet) that had been organized in response to the earlier evacuation of a squatter's "social center" in Montreuil-sous-bois on July 8t, 2009. As incendiary in its own way as the police "flash-bomb" that exploded the right eye of filmmaker and cinematographer Joachim Gatti, this 90 second short is further illustration that the films of Jean-Marie Straub (and of Danièle Huillet), even at their most compact, are loaded. And, as I write this, French security forces forcibly defend Emmanuel Macron's bypassing of parliament and public opinion around pension reforms, leaving the nation even less secure, and this film as persistently relevant.”
John Gianvito1
FR
“Les faits : Le 8 juillet 2009, la police a évacué une clinique occupée dans le centre-ville de Montreuil. Cette clinique avait pris la forme d’un centre social avec des logements, des projection de films, un accueil et des conseils aux sans papiers, des repas, une organisation collective et communautaire.
Pour protester contre cette évacuation, des résidents et amis organisèrent un gigantesque repas dans une rue piétonne voisine : la rue du Capitaine Dreyfus.
Après ce repas, un groupe se rendit vers la clinique évacuée, à quelques centaines de mètres de là et se trouva face-à-face avec des policiers. Ces derniers tirèrent sans sommation avec leur flash ball et une balle atteignit le comédien Joachim Gatti, fils de Stéphane Gatti et petit-fils d’Armand Gatti, en plein visage. Joachim Gatti s’effondra, le visage en sang et un œil crevé !
Un film collectif : À la suite de cet événement et sous l’impulsion de Nicole Brenez, un collectif s’est organisé pour réaliser un film à sketches qui « révèle la répression en France, un film qui soit à la fois un hurlement, un coup, une bordée d’insultes, une analyse lucide, un manifeste extra-lucide, un poème d’amour pour la révolte, de l’extasy politique, une méditation, un baume sur les blessures, un appel à la mutinerie ». Ce film collectif a un titre: Outrage & rébellion et plus d’une quarantaine de cinéastes ont répondu à l’appel.
Montre Œil Mon Œil est ma contribution à ce travail collectif. Le film est un hommage aux Ciné-tracts tournés durant mai '68. Il n’est fait que d’images fixes qui alternent documents photographiques des manifestations des 8 et 13 juillet 2009, BD de Damien Roudeau sur les événements montreuillois et photos de flash ball.
La bande sonore est exclusivement constituée de longs extraits de Dégueulasse, la chanson de Élisa Point et Fabrice Ravel-Chapuis.”
Gérard Courant1
- 1Gérard Courant, “Filmographie de Gérard Courant”.