Tu imagines Robinson

Tu imagines Robinson

A cinematographic poem in the form of variations around the theme of Robinson, a utopian fable freely inspired by Daniel Defoe’s novel, which speaks above all of solitude: the immense weakness of today’s man in the face of loneliness is no longer that of the hero of the eighteenth century.

 

« Ainsi, dans Tu imagines Robinson, il ne filme jamais des choses qui signifient, qui disent quelque chose. Il se contente de regarder le monde et de constater que les choses sont les choses. Que l’homme est une chose parmi les choses. Que le langage lui permet de se situer parmi les choses, etc. C’est un retour à ce que Pollet imagine avoir été le sentiment du religieux, qui a peut-être saisi les premiers hommes face à l’univers. »

Jean Douchet1

 

« Ce cinéma de la parole poétique à laquelle la voix-off donne une nouvelle vie ne s’oppose nullement à la captation par le mouvement - toujours dans une sorte d’apesanteur, qu’il s’agisse de donner à voir les choses terrestres ou d’évoquer l’univers tout entier - de la vérité du monde muet, profondeur qui respire à la surface, comme l’aurait dit Cocteau. Stylistique qui joue sur une disjonction-conjonction paradoxale de la parole et du silence, à travers une voix et un regard qui, depuis leur zone indéfinissable, parviennent à traduire au plus près les mystères logés au coeur des habitants minéraux, végétaux, animaux, humains du monde. »

Didier Coureau2

 

Antoine de Baecque: Vous avez joué un rôle en 68, dans la mobilisation des cinéastes.

Jean-Daniel Pollet: C’est le seul moment où j’ai eu l’impression que quelque chose pouvait bouger. Mon appartement servait de base aux états généraux du cinéma. Avec Malle, Kast, Varda et Resnais, nous avons rédigé une des motions. Cette impression que tout pouvait recommencer… ça n’a pas duré, je suis parti en Grèce pour tourner Tu imagines Robinson, mon film préféré. La Grèce est ma seconde patrie. J’ai toujours oscillé entre l’extrême marge et le centre. J’appelle ça l’extrême centre. Je n’ai jamais refusé une commande, c’est une attitude dans la vie : profiter des occasions pour faire des films, mais absolument à ma manière.

Jean-Daniel Pollet dans un entretien avec Antoine de Baecque3

 

“Why do the ruins of Palmyra, of Balbec, of Egypt attract me so? Why do I get carried away? Why can’t life, everyday life carry me away? What should I answer? There is something unchanging there, whereas life is made of tragedies. There is no tragedy there. There’s just us there. In Bassae, I find “us” again. It’s a bit hard to find what this and a broken jug have in common. There’s no ‘us’ in the jug. The jug is broken. Why do I like it better broken than whole? Let’s just leave this mystery be, because if I knew exactly what to say, I would be a rationalist, I would make rationalistic film, that would speak of such things that would probably not interest anyone anymore...”

Jean-Daniel Pollet4

FILM PAGE

index