Le souffle au coeur

Le souffle au coeur
Louis Malle, 1971, 118’

When Laurent, the son of a good family, is diagnosed with a heart murmur that forces him to go into treatment, his relationship with his mother becomes more intense.

EN

“As for the connection between the story of Murmur of the Heart and Malle's life, an anecdote says it all: at the end of the film's screening, his mother famously ran up to him, opening her arms wide and crying out: 'My dear Louis, this brings back so many memories!' which on a film about incest, was, to say the least, malapropos... The premise of the film is meticulously autobiographical: in 1946, when Malle was thirteen (in the film Laurent is fifteen), he started to suffer from a murmur of the heart due to scarlet fever and had to be home-schooled. His mother later spent a month with him at a spa in Burgundy, exactly as in the film. 

[...] 

Murmur of the Heart is entirely based on the notion of the end of innocence. The film's running gag, so to speak, is Laurent's continually interrupted sexual initiation: the first attempt, with the prostitute, is a disaster; when he starts to kiss a girl at a party, he is disgusted when she uses her tongue; a young woman he brings up to his hotel room will not have sex because she wants to wait for the right one. All this builds up to the incest scene which marks Laurent's first real sexual experience. Before that point, he is constantly being referred to as a child - by the nanny, the hotel's clients, the father, or the brothers, and even more so by the mother.”

Justine Malle1

  • 1Justine Malle, "The Figure of the Mother in May Fools, Au revoir les enfants and Murmur of the Heart," in The Cinema of Louis Malle. Transatlantic Auteur, edited by Philippe Met (Colombia University Press: New York, 2018).

FR

« Se manifeste alors le conflit générationnel que Malle s'applique à mettre en scène. Que pense la jeunesse d'après-guerre de la politique ? « Elle s'en fout », raille Marc. À travers ce récit de jeunesse et d'initiation, plus descriptif que narratif dans sa construction certes chronologique mais décousue, comme par épisodes, se dessine le portrait d'une France en mutation, blessée par l'occupation et à la puissance coloniale déclinante, où les enfants de ceux qui ont vécu la guerre se construisent dans l'opposition. À cette époque désenchantée et de crise des valeurs, « il n'y a plus d'enfant », dit Laurent à sa mère. Alors à 14 ans, on s'enivre de whisky, on se dépucelle au tripot, et on désire ardemment sa mère. Quoi de plus normal?

Ce débordement transgressif, jusqu'à l'outrepassement du tabou absolu, apparaît comme le signe d'une faillite du modèle bourgeois, de son éducation, de son éthique, lesquelles ne reposent que sur deux principes insuffisants et creux que sont le travail et la respectabilité sociale. Au détour de nombreuses répliques bien senties, à l'humour toujours subtilement mordant, et de séquences d'anthologie, telles que la scène où Marc et Thomas s'amusent à remplacer un tableau authentique de Corot par une hideuse copie imprimée qu'aucun ne remarquera, Malle démontre une vive acuité sociologique. Pour le bourgeois, l'œuvre d'art ne vaut qu'en tant que signe ostentatoire de richesse, selon une vision marchande et intéressée. Quant aux autres valeurs, elles trouvent difficilement leur place. »

Albin Luciani1

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