Histoire de détective

Histoire de détective

In this seemingly classical detective story, the subjective camera eye itself gradually claims the leading role. A playful ode to Dziga Vertov.

EN

Histoire de détective is an experimental film which allows narrative in, only to negate it by suppressing, not just acting, but all the visual conventions which the silent cinema had built up to present story material to the spectator.”

Kristin Thompson1

NL

“Tegenwoordig zou de cineast er eerst en vooral op uit moeten zijn het volk bij de ontdekking van zichzelf te hulp te komen.

Na het ‘Kino-oog’ de ‘Kino-geest’.

Zo krijgt de cineast een taak waar te nemen die gelijkt op die van een kathedralenbouwer: de bouw zelf leveren volgens een leidmotief dat uit het diepste volksgeloof ontspringt en aan het volk verder de zorg overlaten om het gebouw in te richten en te bezielen, het te bevolken met een leger beelden, siersels en glasramen, met heel zijn mythologie, zijn leven en de plantengroei van zijn tijd.

Wij staan op de drempel van een grootse, volkse tijd voor de cinema. Zover zijn we gekomen door de innerlijke logica van de dingen en door het bankroet van de commerciële film.

Dit is een geschikt ogenblik om te vernieuwen, om tekeer te gaan tegen de onderwerping van de geest aan een trust-systeem, de afhankelijkheid van de machine, de baatzuchtigheid die het intellect aan banden legt.

En ook om de dichter, die zolang ‘de kunst om de kunst’ heeft beoefend, weer een sociale taak toe te wijzen.”

Charles Dekeukeleire1

  • 1Charles Dekeukeleire, “Naar een vrijmaking van de Cinema,” Sabzian, 6 december 2017. Deze tekst verscheen oorspronkelijk als ‘Naar een vrijmaking van de Kinema’ onder de naam K. Dekeukeleire in Dietsche Warande en Belfort. Jaargang 1932.

FR

« Paul Bourgois: Bref, vous vous êtes placé sur un terrain « surréaliste ».

Charles Dekeukeleire: Exactement, j'ai posé à ma technique un problème psychologique où est engagé le plus intime de moi-même mais je me suis efforcé de le résoudre sans abandonner le contrôle de toutes mes forces intellectúelles, sans céder à la mode stérilisante de l'unique « inconscient ». Aujourd'hui que ce film d'homme aux nerfs surmenés est achevé. J'ai la sensation d'avoir conquis un plus grand optimisme, d'avoir accru mon ardeur au travail et d'être plus conscient.

[...]

Vous avez renié l'idolâtrie de la forme. Mais je vous connais trop pour penser que vos soucis lechniques ont disparu...

Mon souci technique a été de faire vivre à l'objectif de ma camera, une vraie vie d'œil, une vie de regard. L'œil a ses habitudes, ses instincts, ses imperfections; il subit la personnalité et les manies de son propriétaire. Il doit en être ainsi de l'appareil de prise de vues : qu'il se comporte donc comme un regard c'est-à-dire comme une chose conditionnée par une vie intérieure! »

Pierre Bourgeois1

 

« Les quelques scènes dans lesquelles je parais ont été tournées dans une pièce moyenne d'une maison bourgeoise, qui comprenait certes un éclairage exceptionnel sur poteaux mobiles, mais dont le restant était parfaitement banal: une table, une ou deux chaises, des nappes bien blanches. C'est tout et c'est un studio. J'ajouterai que le film a été développé par mon ami Dekeukeleire dans sa cave où se trouve son ancienne chambre noire de photographe, légèrement agrandie. C'est tout et c'est un laboratoire. On voit qu'on peut devenir metteur en scène à peu de frais. Et nous touchons ainsi à la vérité première du cinéma: cela ne coûte pas cher. Ah! que ne nous a-t-on pas raconté sur les millions et les milliards d'Hollywood? Cette surenchère est grotesque. Le propre de l'appareil de prises de vues est de créer de la féerie à bon marché, de l'étonnement au rabais. Comparé au cinéma, le théâtre est un genre onéreux. Mais en compensation des dollars, il faut de la sensibilité, du rêve, une vie intérieure, ardente et inventive. Oui, messieurs les Américains. »

Pierre Bourgeois2

 

« Au surplus, Dekeukeleire pourra se justifier en disant que l'effet qui donne plus de vérité anecdotique à son ouvrage a été voulu – l'intrigue est souvent liée, exposée et expliquée par des textes et cela donne au scénario une apparence de montage hâtif, point assez étudié et à la réalisation un décousu qui surprend et même agace. L'idée qui anime le scénario est originale, intéressante et se prête admirablement au développement cinégraphique. Dekeukeleire l'a mal exploitée, à notre sens. Elle aurait, en effet, gagné à être plus logiquement, plus longuement développée. Ceci est pour ce qu'on pourrait appeler le fond. C'est tout autre chose pour la forme. Ici, Dekeukeleire est un maitre. Sans doute, tout n'est point parfait: nous aurions aimé plus de netteté à certaines longues vues de montagne - qu'on se souvienne de la qualité des extérieurs de Corse dans le « Napoléon » de Gance. Mais cela est rachelé par la fluidité merveilleuse, immatérielle des surimpressions, par les images telles que celles des cyprès balayés par le vent et par les rythmes qui animent des fragments de la ville, de la mer et de la matérialisation de la pensée et des projets de Jonathan. Ces rythmes sont pleins d'expressions et d'effets, et avec ceux de « Combat de Boxe » et les trouvailles d'« Impatience », montrent que l'on peut faire confiance à Dekeukeleire. »

Carl Vincent3

  • 1Pierre Bourgeois, “‘Histoire de détective’ de Charles Dekeukeleire,” Arlequin, avril 1930.
  • 2Pierre Bourgeois, “Un film belge. Histoire de Détective de Charles Dekeukeleire. Témoignage d'un acteur involontaire,” Le Journal du Palais des Beaux-Arts, 1 mai 1930.
  • 3Carl Vincent, “Histoire de détective,” Indépendance Belge, mai 1930.
FILM PAGE

index